Entrepreneuriat : Quid du métier de peintre de bâtiment à Kinshasa ?

Actuelle­ment, une mai­son, un bâti­ment ayant une bonne présen­ta­tion en pein­ture et en déco­ra­tion représente un atout pres­tigieux. Aucune per­son­ne n’ac­cepte d’oc­cu­per une mai­son sans pein­ture, qui jadis était accept­able.

De ce change­ment sig­ni­fi­catif, nous sommes allés ce week-end à la ren­con­tre de Valn­o­di Kalam­bay, Pein­tre pro­fes­sion­nel depuis plusieurs années et chef de l’en­tre­prise Valpeint à Kin­shasa, qui nous éclaire et révèle les réal­ités attachées au méti­er de pein­tre de bâti­ment.

Mon­sieur Valn­o­di Kalam­bay, quelles sont les cir­con­stances qui vous ont motivé à devenir pein­tre de bâti­ment ?

Pour la petite his­toire, je suis déjà un pas­sion­né de l’art dans tous ces gen­res depuis tout petit et issu d’une famille d’artistes. Mon père est un chantre gospel, de même que mon grand frère ; voir mon entourage exercer et évoluer dans ces dif­férents métiers qui, m’é­tait déjà agréable.

Le coup de pouce, je l’ai eu en pein­ture un jour alors que j’ac­com­pa­g­nais un de mes amis, qui était aus­si pein­tre à l’époque, à son ser­vice. C’est alors que j’ai fait la ren­con­tre de son for­ma­teur, qui, de vue, s’est sen­ti intéressé par ma per­son­ne, et j’avais égale­ment trou­vé l’ac­tiv­ité intéres­sante. C’est alors qu’il a accep­té de m’en­cadr­er. Ça n’a pas été facile, mais je me suis don­né au temps de recherche, d’ap­pren­tis­sage et tout est par­ti de là.

Quelle est la per­ti­nence de votre méti­er à Kin­shasa ?

La per­ti­nence se situe au niveau où la pein­ture vient apporter une touche finale à une con­struc­tion don­née. Elle vient illu­min­er l’e­space de vie, surtout avec la pro­liféra­tion de la con­struc­tion mod­erne observée à Kin­shasa. Tout le monde veut con­stru­ire une belle mai­son, alors c’est à nous, pein­tres, d’ap­porter à cette con­struc­tion une belle, bonne et agréable pein­ture. Il est alors impor­tant, lorsque nous avons con­stru­it une mai­son, d’y ajouter aus­si de la pein­ture qui crée de l’har­monie.

Quelle est votre par­tic­u­lar­ité dans l’ex­er­ci­ce de ce méti­er ?

Déjà, ma par­tic­u­lar­ité découle de mon obser­va­tion. Je fais tou­jours de mon mieux pour quit­ter le général dans la manière de tra­vailler. Nous don­nons des con­seils, des ori­en­ta­tions, prenons le temps d’échang­er et d’as­sis­ter nos clients avant, pen­dant et après le ser­vice dans le but de gag­n­er leur con­fi­ance, surtout sur le respect du temps fixé.

Quels sont les défis aux­quels vous êtes con­fron­tés ?

À Kin­shasa, il y a des gens qui devi­en­nent pein­tres du jour au lende­main sans une for­ma­tion adéquate et qui ne savent pas val­oris­er le méti­er. Ces derniers ont du mal à ren­dre un excel­lent tra­vail, ce qui pèse sur nous, les pro­fes­sion­nels. Cer­tains clients se penchent vers eux à cause du coût de la main-d’œu­vre en igno­rant les réper­cus­sions du résul­tat final. Nous faisons face aus­si au prob­lème des matériels qui nous con­som­ment large­ment du temps, d’énormes procé­dures et sac­ri­fices, comme la com­mande à dis­tance dans d’autres pays.

Quels sont les risques et les avan­tages du méti­er ?

Il faut dire que la pein­ture est le résul­tat de plusieurs mélanges très sou­vent tox­iques suite aux pro­duits chim­iques. Nous sommes donc sou­vent exposés à plusieurs mal­adies de peau ou de res­pi­ra­tion. La seule chose qui nous aide, quand même, c’est une ali­men­ta­tion équili­brée, se pro­téger quand on tra­vaille et pren­dre soin de notre matériel pour atténuer en quelque sorte l’ef­fet des pro­duits util­isés.

Pour ce qui est de l’a­van­tage, être pein­tre, c’est un tra­vail noble qui néces­site de la créa­tiv­ité, du courage, de la déter­mi­na­tion. En ter­mes d’ex­péri­ence, de rela­tion, d’ar­gent, nous en béné­fi­cions. L’im­por­tance, c’est l’im­age accordée au méti­er.

Quelles sont les attentes envi­ron­nemen­tales par rap­port au méti­er de pein­tre ?

Nous sol­lici­tons vrai­ment un accom­pa­g­ne­ment de la part de la pop­u­la­tion Kinoise ain­si que des autorités. Hormis l’A­cadémie de Beaux-Arts et l’In­sti­tut Nation­al de Pré­pa­ra­tion Pro­fes­sion­nelle, INPP la mul­ti­pli­ca­tion des étab­lisse­ments de for­ma­tion spé­cial­isés en pein­ture sera d’une grande aide pour encadr­er ceux qui veu­lent faire car­rière dans le méti­er de pein­tre de bâti­ment.

Et pour la pop­u­la­tion, la pein­ture néces­site un grand soin pour une bonne con­ser­va­tion et une har­monie par­faite des couleurs après le tra­vail. Il est d’une impor­tance cap­i­tale d’en­tretenir le lieu, bâti­ment ou mai­son tra­vail­lé.

Sepho­ra Mpa­ka, sta­giaire

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