Redaction d'un podcast (émission) écrit par Florian DARD

Com­ment écrire un bon pod­cast ?

Un sujet vous tient par­ti­c­ulière­ment à cœur ?

Vous vous sen­tez capa­ble de redi­ger un texte comme un jour­nal­iste en herbe ou vous souhaitez réalis­er un pod­cast pour par­ler de votre pas­sion ou de votre méti­er, n’ayez pas peur .

Nous souhaitons vous pro­pos­er quelques con­seils de départ sur com­ment créer vos pro­pres pod­casts, de l’écriture jusqu’à la dif­fu­sion de chaque épisode.

 

 

 

Choisir son sujet

 

La pre­mière étape pour créer un pod­cast est de choisir votre sujet et la manière dont vous allez le traiter. Choi­sis­sez-en un sur lequel vous êtes à l’aise et pour lequel vous êtes prêt pass­er du temps.

 

Il faut déter­min­er à qui vous souhaitez vous adress­er. Est-ce que vous avez envie de faire décou­vrir votre pas­sion à des audi­teurs qui n’y con­nais­sent rien du tout ? Est-ce que vous souhaitez vous adress­er à des pro­fes­sion­nels ou des ama­teurs éclairés ? Quelle tranche d’âge et quelle caté­gorie socio-pro­fes­sion­nelle vous visez ? Sur quel type de radios, de webra­dios ou de plate­formes de stream­ing vos pod­casts vont-ils être dif­fusés ?

 

Ces notions de con­tent mar­ket­ing vont vous guider sur le ton de votre pod­cast, son rythme, son for­mat, son iden­tité sonore, le type de musique (ou même l’ab­sence de musique) que vous allez y inté­gr­er et la méth­ode de dif­fu­sion que vous allez priv­ilégi­er. Bien-enten­du la créa­tion de con­tenu de qual­ité n’implique pas for­cé­ment une étude mar­ket­ing poussée pour cer­tains for­mats d’émission de radio. A vous de déter­min­er vos objec­tifs en ter­mes de créa­tion de con­tenu.

 

 

 

Le for­mat

 

Le for­mat de votre pod­cast audio sera déter­miné par la manière dont vous souhaiter traiter votre thème. De plus, il aura un impact sur le type d’au­di­teur qui seront amenés à vous écouter. Un for­mat court (entre 1 min et 20 min) pour­ra être écouté durant une pause, un tra­jet ou en faisant une tâche ménagère par exem­ple. Ce type de for­mat est adap­té aux séries de pod­casts de fic­tion, à des sujets trai­tants d’ac­tu­al­ité, à des sketchs comiques ou à de la créa­tion sonore. Un for­mat plus long vous per­me­t­tra de traiter plus en pro­fondeur votre sujet, d’y insér­er des rubriques, des inter­views d’invité, de la musique… Cepen­dant plus un for­mat est long et plus il fau­dra apporter un soin au rythme pour tou­jours garder l’auditeur cap­tivé.

 

Le fait de struc­tur­er votre pod­cast en par­ties vous per­me­t­tra de mieux gér­er le temps et surtout d’avoir un ren­du homogène et cohérent entre les dif­férents épisodes. Avoir un for­mat cohérent et réguli­er per­met de fidélis­er un audi­toire. Si vous changez per­pétuelle­ment de for­mat, l’auditeur ayant appré­cié l’épisode 1 va vouloir écouter l’épisode 2 mais sera peut-être déçu en remar­quant que ce n’est pas du tout le même chose. Un for­mat = une émis­sion, si vous souhaitez faire autre chose il vous faut trou­ver un nou­veau nom et créer une autre iden­tité à votre pro­duc­tion pour ne pas semer la con­fu­sion.

 

 

 

Voici une liste agré­men­tée d’exemples des for­mats les plus courants pour un pod­cast la manière se crée le con­tenu rédac­tion­nel pour cha­cun :

 

Le mag­a­zine cul­turel :

C’est un for­mat générale­ment heb­do­madaire avec lequel vous allez pou­voir traiter un thème glob­al à tra­vers dif­férents sujets. Par­mi ces thèmes on peut retrou­ver le sport, la gas­tronomie, le théâtre, la musique, le jeux-vidéo etc. L’écriture d’un mag­a­zine cul­turel néces­site de se tenir au courant de l’actualité dans le domaine traité afin de devenir une source d’information priv­ilégiée pour l’auditeur. Sa struc­ture est en générale divisée en rubriques qui peu­vent cha­cune être ani­mées par un inter­venant dif­férent. Par­mi ces rubriques on peut trou­ver une revue presse, un reportage de ter­rain, un jour­nal d’actualité, des inter­views, des chroniques heb­do­madaires etc

 

Inter­view­er des invités est une bonne manière de ren­dre votre émis­sion per­ti­nente pour un audi­toire pas­sion­né par le domaine que vous traitez. En out­re n’hésitez pas à altern­er diver­tisse­ment et infor­ma­tion dans vos rubriques pour ren­dre votre mag­a­zine attrayant.

 

Un mag­a­zine cul­turel peut être plus ou moins long en fonc­tion du nom­bre de rubrique et d’intervenant que vous souhaitez y insér­er. L’idéal est de ne pas dépass­er une heure d’émission. Le rythme à adopter dépend bien sûr des rubriques mais il faut bien veiller à vari­er les cadences pour garder l’attention de l’auditoire.

 

 

 

 

 

France Inter.podcast · François-Régis Gaudry : “On va déguster”

 

 

 

Le reportage :

Le reportage va être en général un sujet d’actualité traité à tra­vers une enquête et des témoignages.

 

Ceci néces­site une approche jour­nal­is­tique et une rapid­ité dans la pro­duc­tion afin que le moment de la dif­fu­sion soit le plus proche pos­si­ble dans de l’évènement étudié. De ce fait, le mon­tage sera plus sim­ple que pour d’autre pro­duc­tions et l’habillage sonore sera ren­du à un strict min­i­mum pour que le ren­du final ait tout de même une cer­taine esthé­tique.

 

Vous l’aurez dev­iné, créer ce genre de con­tenu dig­i­tale néces­sité quelques notions de jour­nal­isme. En voici quelques-unes pour vous aider à démar­rer :

 

Lorsque l’on traite d’actualité le ton glob­al doit témoign­er d’une cer­taine urgence et s’adapter à l’évènement dont on par­le. Il faut penser à accentuer les mots-clés de votre épisode pour qu’un audi­teur pas­sif puisse com­pren­dre de quoi on par­le sans écouter atten­tive­ment.

 

Pour réus­sir un reportage il faut réalis­er un tra­vail de recherche en amont en rédi­geant une revue de presse par exem­ple. Cette recherche vous per­me­t­tra de cibler les bonnes per­son­nes à inter­view­er et de leur pos­er les bonnes ques­tions. Être crédi­ble auprès de la per­son­ne que vous inter­viewez est indis­pens­able à la réus­site d’une inter­view. Si votre inter­locu­teur repère que vous ne savait absol­u­ment pas de quoi vous par­lez, celui-ci risque de moins s’impliquer dans l’interview et même de décrocher au bout de quelques ques­tions. En revanche si vous mon­trez que vous êtes intéressés et que vous con­nais­sez le sujet, votre inter­viewé sera plus à l’aise et répon­dra plus facile­ment et avec plus d’envie à vos ques­tions. Faites tou­jours une recherche prélim­i­naire sur la per­son­ne que vous allez ques­tion­ner afin de la présen­ter vous-même au début de l’entretien. Au-delà de poten­tielle­ment flat­ter votre inter­locu­teur, cela vous don­nera une allure plus pro­fes­sion­nelle.

 

Au cours de vos dif­férents entre­tiens veillez à rester con­cen­trés sur les répons­es de votre inter­locu­teur afin de pou­voir rebondir le plus vive­ment pos­si­ble. Si vous restez scotché à votre ques­tion­naire la per­son­ne que vous inter­ro­gez peut vite avoir l’impression que ses répons­es ne vous intéressent pas et que vous vous livrez à un inter­roga­toire. Essayez plus pos­si­ble de don­ner une dynamique de con­ver­sa­tion à vos inter­views. Le ques­tion­naire est juste là pour vous don­ner une direc­tion glob­ale et vous aidera à repren­dre le fil de en cas de trop fortes digres­sions. Le rythme des inter­views doit être soutenu. Faites atten­tion à ce que les répons­es ne soient pas trop longues.

 

Réalisez le plus pos­si­ble vos entre­tiens dans un lieu où votre inter­locu­teur se sen­ti­ra à l’aise. Cela peut être sur son lieu de tra­vail ou dans un endroit où il a ses habi­tudes. L’entretien télé­phonique est pra­tique dans le cas où votre témoin est loin ou indisponible mais doit-être util­isé en dernier recours. Une con­ver­sa­tion au télé­phone sera sus­cep­ti­ble de don­ner un ren­du froid et imper­son­nel à votre inter­view.

 

Enfin veillez à vari­er les inter­venant et à aér­er les dif­férentes inter­views avec des sons cap­tés sur le lieu du ren­dez-vous ou d’autres en liens avec le sujet traité.

 

 

 

 

 

France Culture.podcast · Claude Bruil­lot : “Le reportage de la rédac­tion : A Donet­sk, la vie sus­pendue”

 

 

 

Le doc­u­men­taire :

Le doc­u­men­taire est un for­mat qui sera en général plus long et plus tra­vail­lé que le reportage. De ce fait, il peut être divisé en petits épisodes afin struc­tur­er le réc­it en chapitres et de pou­voir étaler la dif­fu­sion sur un temps plus long. La créa­tion d’un doc­u­men­taire ne s’inscrit pas for­cé­ment dans l’actualité et peut se dérouler sur un temps plus long que pour un reportage. Il se com­pose le plus sou­vent d’archives sonores et d’entretiens avec des spé­cial­istes du sujet traité. Le rythme adop­té peut être plus lent que pour un reportage afin d’exposer claire­ment et de pré­cisé­ment les idées présen­tées. De plus l’habillage sonore devra être tra­vail­lé afin de s’adapter pré­cisé­ment à l’ambiance du doc­u­men­taire. Cet habil­lage peut se con­stituer d’archives, d’éléments de sound-design ou de sons directs en lien avec le sujet.

 

L’écriture d’un doc­u­men­taire néces­site donc une grande phase de recherche afin de s’approprier son sujet et de dégager une prob­lé­ma­tique. Cette prob­lé­ma­tique est très impor­tante car c’est la ques­tion à laque­lle vous allez essay­er de répon­dre dans votre émis­sion. De cette prob­lé­ma­tique va découler la struc­ture et la manière d’aborder la nar­ra­tion. Il n’est pas rare que la prob­lé­ma­tique change au cours des décou­vertes que vous êtes amenés à faire sur votre sujet. N’hésitez pas inclure ce change­ment dans votre réc­it afin de créer des rebondisse­ments qui vont cap­tiv­er votre audi­toire.

 

Pour le reste l’écriture d’un doc­u­men­taire se fait égale­ment pen­dant les enreg­istrements de votre con­tenu. Les inter­ven­tions et les échanges de vos inter­venants peu­vent vous envoy­er sur de nou­velles pistes intéres­santes et vous risquez peut-être de tomber sur de nou­veaux élé­ments en tra­vail­lant.

 

Il faut donc pou­voir se détach­er de son con­duc­teur de départ et explor­er les choses inat­ten­dues que vous décou­vrirez.

 

Il est à not­er que cer­tains doc­u­men­taires radio­phoniques emprun­tent des élé­ments d’écriture aux fic­tions radio ain­si qu’au domaine des essais radio­phoniques afin de don­ner une esthé­tique par­ti­c­ulière au pro­jet pour cap­tiv­er d’avantage l’auditoire. Ceci facilit­era l’exposition d’idées ou d’histoires com­plex­es. Même si le but est de faire de l’éducatif et non du diver­tisse­ment il est impor­tant de ren­dre un doc­u­men­taire agréable et cap­ti­vant. Un sujet intéres­sant peut devenir totale­ment imbuvable s’il est traité de manière monot­o­ne et retorse. L’auditeur veut écouter un réc­it plus qu’une liste inin­ter­rompue de faits.

 

Pour vous don­ner des idées sur la manière d’écrire et réalis­er votre doc­u­men­taire, écoutez ceux pro­duits par des radios nationales comme celles du groupe Radio France ou encore la webra­dio ARTE Radio. Les moyens sont bien sûr élevés dans ce type de pro­duc­tion mais vous aurez un ordre d’idée sur ce qu’on peut faire sur ce type de for­mat.

 

 

 

 

 

ARTE Radio.podcast · Antoine Molk­ou & Julien Veniel : “Tech­nop­o­lis”

 

 

 

Lifestyle :

Ce type de for­mat est par­mi les plus en vogues ces derniers temps. Situé entre le blog, le jour­nal intime et le mag­a­zine cul­turel il met en scène des entre­tiens et des con­ver­sa­tions entre dif­férents inter­venants sur des thèmes de la vie courante. Édu­ca­tion, bien-être, développe­ment per­son­nel, sex­u­al­ité, fémin­isme, écolo­gie etc sont autant de ter­mes qui touchent un nom­bre de plus en plus large d’auditeurs.

 

L’écriture de ce type de for­mat réside essen­tielle­ment dans la rédac­tion des ques­tions que vous allez pos­er à vos inter­venants. Ten­tez de vous met­tre à la place de vos audi­teurs et de pos­er les ques­tions que n’importe qui pour­rait se pos­er sur le sujet.

 

Ain­si le ton adop­té doit être le plus ami­cal et ras­sur­ant pos­si­ble. Le ren­du final doit plus ressem­bler à une con­ver­sa­tion entre amis qu’à une inter­view de jour­nal­iste. Afin de ren­dre une atmo­sphère famil­ière à l’auditer essayez de réalis­er vos entre­tiens chez vous dans votre salon, ou dans un café. L’auditeur doit pou­voir se sen­tir proche des inter­venants.

 

Comme pour un mag­a­zine la dif­fu­sion de ce type de con­tenu doit être la plus régulière pos­si­ble. Une dif­fu­sion heb­do­madaire est en générale adop­tée.

 

 

 

 

 

generationxx.podcast · Inès Sed­di­ki (Ghet­t’up) : “S’accepter pour avancer”

 

 

La fic­tion :

La fic­tion radio­phonique est comme son nom l’indique une his­toire qui va être racon­tée unique­ment à l’aide du son. Cette fic­tion peut être une adap­ta­tion d’un livre ou d’une nou­velle mais elle peut aus­si être une his­toire orig­i­nale écrite par vos soins.

 

Vous l’aurez com­pris qu’il s’agisse d’une adap­ta­tion ou d’une œuvre orig­i­nale, la fic­tion est le for­mat qui néces­site le plus d’écriture. Cepen­dant vous pou­vez vous lancer dans ce type de pro­jet même si vous n’avez jamais écrit de scé­nario, de livre ou de nou­velle. Si vous pensez ne pas avoir de tal­ent pour écrire ne vous inquiétez pas ! Ca se tra­vail. Allez‑y. par étape.

 

Vous l’aurez com­pris qu’il s’agisse d’une adap­ta­tion ou d’une œuvre orig­i­nale, la fic­tion est le for­mat qui néces­site le plus d’écriture. Cepen­dant vous pou­vez vous lancer dans ce type de pro­jet même si vous n’avez jamais écrit de scé­nario, de livre ou de nou­velle. Si vous pensez ne pas avoir de tal­ent pour écrire ne vous inquiétez pas ! Ca se tra­vail. Allez‑y. par étape.

 

Si vous souhaitez par­tir d’une idée orig­i­nale et écrire une nou­velle his­toire, com­mencez par not­er les idées qui vous vien­nent en tête (des morceaux de dia­logues, des sit­u­a­tions, un univers, des per­son­nages …). Une fois que votre idée com­mence à pren­dre forme, ten­tez de résumer l’histoire que vous souhaitez racon­ter en quelques lignes sous la forme d’un syn­op­sis court. Cela vous per­me­t­tra d’avoir une vue glob­ale de votre pro­jet et surtout de détecter les élé­ments qu’il reste à tra­vailler le plus. Ensuite essayez de divis­er votre his­toire en séquences. Pour chaque séquence pré­cisez le lieu ain­si que les per­son­nages présents et résumez son con­tenu (ou en est l’histoire au début de la séquence ? que s’y passe-t-il ? com­ment se ter­mine la séquence ?). Ceci fait vous pour­rez tra­vailler la chronolo­gie de votre réc­it, peut être inter­ver­tir, rajouter ou sup­primer des séquences. Lors de votre tra­vail d’écriture n’hésitez pas à ten­ter de résumer l’histoire à l’oral à un de vos proche pour vous assur­er que tout est clair dans votre tête.

 

La déf­i­ni­tion du car­ac­tère de vos per­son­nages est très impor­tante égale­ment car elle va vous aider à créer vos dia­logues et diriger vos comé­di­ens lors de la pro­duc­tion de votre pod­cast. Vous pou­vez le faire en créant des fich­es per­son­nage dans lesquelles vous pré­cisez l’âge, le car­ac­tère, le physique, le genre, et la back sto­ry des dif­férents pro­tag­o­nistes.

 

Une fois la que la struc­ture de votre réc­it et que vos fich­es per­son­nage sont au point vous pou­vez vous atta­quer aux dia­logues. Employ­er un ton qui cor­re­spond à votre his­toire et à vos per­son­nages. (Un enfant ne s’exprimera pas de la même manière qu’un etc).

 

Dans le cas d’une adap­ta­tion cer­tains des élé­ments évo­qués précédem­ment seront déjà à votre dis­po­si­tion. Il suf­fi­ra de les réper­toriés et de les adapter à la manière dont vous allez adapter une œuvre.

 

Le choix de la méth­ode de nar­ra­tion est égale­ment impor­tant. Il faut que vous définissiez si vous souhaitez utilis­er une voix off pour racon­ter votre réc­it ou si seuls les dia­logues fer­ont avancer l’histoire. Une voix-off peut être extérieure au réc­it afin d’adopter un point de vue omni­scient ou être la voix intérieure d’un des per­son­nages de l’histoire. Inté­gr­er une voix-off peut être par­ti­c­ulière­ment adapter à une fic­tion jeunesse tan­dis que de sim­ples dia­logues seront plus adapter à un réc­it pour un pub­lic d’adultes.

 

L’absence d’image pour racon­ter une his­toire peut être vue comme un hand­i­cap mais elle peut facile­ment être com­pen­sée par un envi­ron­nement sonore riche. Ain­si on va pou­voir enten­dre et com­pren­dre les mou­ve­ments des per­son­nages et leur local­i­sa­tion grâce aux bruitages et ambiances. De même l’emploie de musique peut servir à accentuer le ton d’une scène.

 

Pren­dre le temps d’écrire sa pro­pre his­toire peut paraître pénible au pre­mier abord mais c’est bien le tra­vail réal­isé en amont qui va vous per­me­t­tre d’enregistrer mon­ter et mix­er votre pod­cast dans les meilleures con­di­tions. Pour vous entraîn­er n’hésitez pas à par­ticiper à des ate­liers d’écriture et à échang­er avec vos proches sur ce que vous faites pour trou­ver de nou­velles idées.

 

Le rythme et le ton de ce type de pod­cast vont dépen­dre for­cé­ment du type d’histoire que vous allez racon­ter.

 

N’hésitez pas à prévoir le découpage de votre his­toire en épisodes afin d’aérer la nar­ra­tion et de créer du sus­pens et donc l’envie pour l’auditeur d’écouter la suite. L’écriture d’une série radio­phonique est assez sim­i­laire à celle d’une fic­tion sonore « one-shot ». Il vous faut créer un univers, ses per­son­nages et leurs inter­ac­tions. Vous pou­vez com­mencer par écrire le pre­mier épisode en ayant une trame glob­ale de ce que vous souhaitez faire de vos per­son­nages dans la suite. Ce pre­mier épisode va pos­er le cadre de votre his­toire et vous serez d’autant plus motivés pour écrire la suite si le résul­ta vous con­vient.

 

 

 

 

 

France Culture.podcast · Katell Guil­lou : “Ecoutes sen­si­bles”

 

 

 

La créa­tion sonore :

On peut regrouper sous l’appellation créa­tion sonore, tout ce qui ne ren­tre pas dans les for­mats dits tra­di­tion­nels. Ce type de pod­cast peut être créé sous forme de one shot ou de série thé­ma­tique. Il peut mélanger plusieurs types de pro­grammes pour en faire une œuvre hybride. Il s’agit donc de créer une œuvre sonore avec une esthé­tique mar­quée. On peut le com­par­er aux films d’art et d’essai dans le ciné­ma ou à la musque expéri­men­tale. Donc en résumé pas de règles ni de con­traintes, juste de la créa­tiv­ité et de l’expression. Les thèmes abor­dés peu­vent aller de choses con­crètes mais traitées de manières abstraites à des sujets plus philosophiques.

 

Pour se lancer dans ce type de pro­gramme le mieux est de par­tir de son idée directe­ment sur votre logi­ciel de mon­tage qui sera le canevas de vos inspi­ra­tions. C’est en expéri­men­tant que vous trou­verez le fil de votre créa­tion. Ceci dit il est tout de même impor­tant de garder son idée de départ afin de ne pas trop se dis­pers­er et surtout savoir quand votre résul­tat sera sat­is­faisant.

 

Le logi­ciel de mon­tage étant votre espace d’expression, il vous faut vous intéress­er à son fonc­tion­nement et aux pos­si­bil­ités qu’il vous offre.

 

Un tuto­riel vous sera pro­posé dans la deux­ième par­tie de ce dossier afin de vous enseign­er les bases du mon­tage audio et du mix­age audio.

 

 

 

 

 

C‑Lab.podcast · Flo­ri­an Dard : “Mon­des Invis­i­bles : La con­quête des océans”

 

 

 

Le ton et le rythme

 

Le ton est le rythme de votre pod­cast sont d’une impor­tance cap­i­tale. Ce sont eux qui vont faire que vos audi­teurs vont écouter des émis­sions du début jusqu’à la fin. Comme dit précédem­ment, vous pou­vez avoir le sujet le plus intéres­sant du monde, s’il est traité de manière monot­o­ne, linéaire et sans vie, l’au­di­teur aura très vite envie de pass­er à autre chose. Le tout est de trou­ver un ton per­ti­nent par rap­port à la sit­u­a­tion.

 

Exem­ple : Si votre émis­sion par­le des choses du quo­ti­di­ens, adoptez un ton ami­cal et déten­du voire fam­i­li­er, comme si vous en par­liez avec un de vos amis. Si vous par­lez d’his­toire, adoptez un rythme posé, un lan­gage un peu plus soutenu et un ton plus ou moins solen­nel en fonc­tion du sujet traité (on peut voir l’his­toire de manière humoris­tique ou de manière très sérieuse).

 

Le pub­lic visé don­nera égale­ment le ton de votre pod­cast. Si vous visez une audi­ence jeune adoptez un ton fam­i­li­er en tutoy­ant votre audi­ence par exem­ple et ayez rythme plutôt rapi­de. Avec une audi­ence plus âgée vous pou­vez vous per­me­t­tre de ralen­tir le rythme et d’employer un ton plus cor­dial. Il est bien enten­du très impor­tant de soign­er cet aspect si vous visez un pub­lic d’une classe d’âge dont vous ne faites pas par­tie. Un pod­cast de livre sonore pour les enfants néces­sit­era for­cé­ment plus d’at­ten­tion qu’un pod­cast lifestyle.

 

Il est égale­ment impor­tant de tra­vailler les accen­tu­a­tions sur les phras­es et les for­mules. L’écoute d’un pod­cast peut être active ou pas­sive. Lors d’une écoute pas­sive il faut sans arrêt jouer avec l’attention de l’auditeur pour qu’il ne décroche pas trop longtemps de votre émis­sion.

 

Si vous ne savez pas quel rythme et quel ton adopter, écouter la radio, les émis­sions qui vous plaisent et qui vous inspirent est un bon moyen d’apprendre. Ten­tez de com­pren­dre pourquoi elles vous plaisent et pourquoi vous prenez du plaisir à les écouter. En out­re le paysage du pod­cast fran­coph­o­ne est très riche et diver­si­fié. Nous vous con­seil­lons d’écouter plusieurs radios dif­férentes (France Bleu, France Cul­ture, Radio Cana­da, RMC, radio cam­pus …) ain­si que ce que pro­posent dif­férentes plate­formes de stream­ing telles que Spo­ti­fy, Deez­er ou Sound­cloud pour bien com­pren­dre en quoi l’identité sonore d’un objet radio­phonique est très impor­tante.

 

 

 

Con­tenu et iden­tité sonore

 

Vous avez choisi, votre thème, votre for­mat et la manière dont vous souhaitez traiter vos sujets. Main­tenant il faut choisir la manière de met­tre tout cela en forme. Il est donc impor­tant de struc­tur­er votre pod­cast.

 

Un pod­cast monobloc sera dif­fi­cile à suiv­re. L’attention d’un audi­teur est volatile. Plusieurs solu­tions per­me­t­tent d’aérer une émis­sion et d’en ren­dre l’écoute agréable. L’usage de génériques, de jin­gles, et de vir­gules sonores per­met de don­ner de la vie et de divis­er en petites séquences votre pro­duc­tion. Ces élé­ments sont ce que l’on appel de l’habillage, ils vont con­stituer votre iden­tité sonore. Vous pou­vez les créer de toute pièce ou découper des extraits de films, de séries, de chan­sons etc.

 

Insér­er de la musique per­met aus­si de repos­er la con­cen­tra­tion de l’auditeur tout en étab­lis­sant une ambiance par­ti­c­ulière. Choi­sis­sez judi­cieuse­ment quelle musique vous allez insér­er en entre deux par­ties. Une musique peut servir de con­clu­sion, d’introduction ou de tran­si­tion entre deux élé­ments. Ne pro­gram­mez pas de morceaux trop longs (excep­tion faite des émis­sions musi­cales). En radio le stan­dard est de 2 min­utes 30 à 3 min­utes. Pourquoi deman­derez-vous ? Hé bien parce que vous ne pou­vez pas savoir avec cer­ti­tude si une chan­son va plaire à tout votre audi­toire et ce faisant un audi­teur peut décider d’arrêter l’écoute d’une émis­sion s’il entend trop longtemps un morceau qu’il n’aime pas.

 

De plus il peut être intéres­sant de con­stru­ire son pod­cast comme un dia­logue plutôt que comme un mono­logue. Le dia­logue peut être ini­tié entre l’auditeur et l’animateur en imag­i­nant les ques­tions qu’un éventuel inter­locu­teur peut nous pos­er mais aus­si entre deux ani­ma­teurs. Dans le cas d’une fic­tion on peut tra­vailler sur une alter­nance entre des dia­logues, des bruitages et des mono­logues intérieurs.

 

Un dernier aspect de votre iden­tité esthé­tique réside dans le rap­port du son et de l’image. Quelle image deman­derez-vous ? Hé bien celle que vous voulez créer dans la tête de votre audi­teur. Le son a le pou­voir de sug­gér­er bien des choses et vous remar­querez que lorsque vous vision­nez une pro­duc­tion audio­vi­suelle d’un youtubeur par exem­ple, il est plus facile de se pass­er de l’image que du son pour com­pren­dre le con­tenu d’une vidéo. D’ailleurs vision­ner cer­tains con­tenus disponibles sur Youtube (chaînes de vul­gar­i­sa­tion, de Vlog etc) peut égale­ment vous don­ner des pistes sur la manière d’écrire un pod­cast car cer­tains for­mats sont très sim­i­laires.

 

 

 

Con­clu­sion

 

La phase d’écriture est pri­mor­diale dans la créa­tion de n’importe quelle pro­duc­tion audio­vi­suelle. Plus vous aurez tra­vail­lé en amont et moins de prob­lème vous allez ren­con­tr­er par la suite et de cette manière vous serez plus effi­cace.

 

Ceci dit vous voilà enfin sur la voix pour devenir un pod­cas­teur chevron­né. Cepen­dant, la créa­tion de con­tenu dig­i­tal ne se lim­ite pas comme vous le savez la rédac­tion de con­tenu per­ti­nent. Il vous faut main­tenant appren­dre à créer la matière sonore à par­tir de laque­lle vous allez pou­voir con­cevoir con­crète­ment vos pod­casts audios.

 

Dans la deux­ième par­tie de ce dossier sur com­ment réalis­er un bon pod­cast, nous allons vous don­ner quelques con­seils pour vous équiper (micros, carte son logi­ciel d’enregistrement etc) et com­mencer à enreg­istr­er, mon­ter et mix­er votre émis­sion.

 

Dans la troisième par­tie nous par­lerons de la manière de télécharg­er vos fichiers audios sur les dif­férents sites dif­fuseurs disponibles. Quelle stratégie de dif­fu­sion adopter ? com­ment être référencé ? Qu’est-ce qu’un flux RSS ? sont autant de ques­tions aux­quelles nous allons répon­dre pour vous dans la dernière par­tie de ce dossier.

 

En atten­dant développez vos idées, écoutez des pod­casts et com­mencez l’écriture d’émissions qui peut être ren­dront vos audi­teurs pod­casts addicts !

Flo­ri­an DARD

 

 

 

 

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