Mode : “Avec Congo Fashion Week, nous créons un écosystème favorable à la mode en RDC” Marie-France Idikayi

En 2011, Marie-France Idikayi tire un constat : le stylisme congolais ne dépasse pas suffisamment les frontières du pays. Pourtant, la sape est une réelle culture en République Démocratique du Congo, une religion même.

Passionnée par la mode et spécialiste en Communications et Relations Publiques, la jeune femme décide de changer la donne. La mode congolaise doit s’exporter et, pour en faire la promotion, Marie-France a sa petite idée : créer un défilé de mode. Une poignée de mois plus tard, la Congo Fashion Week voit le jour. Sa détermination a marqué la population congolaise.

Nous sommes allés échanger avec elle pour en savoir plus sur la Congo Fashion Week.

POUVEZ-VOUS EXPLIQUER COMMENT EST NÉE L’IDÉE DU CONGO FASHION WEEK ?

“J’ai toujours été passionnée par la mode. À l’époque, j’étais journaliste et communicatrice. Je me suis rendu compte qu’il n’existait aucun événement de mode à portée internationale en RDC. Je voulais promouvoir les créatrices et créateurs, donner une visibilité à celles et ceux qui n’ont pas les moyens de voyager et de se faire connaître ailleurs qu’ici. En septembre 2011, j’ai imaginé le concept de la Congo Fashion Week. Je voulais exposer les talents de chez nous. De ce fait, Je me suis associée à plusieurs autres personnes et la première édition a vu le jour en 2012 à Brazzaville puis à Kinshasa.

Ensuite, nous avons emmené le concept à Londres en 2017. En RDC, nous n’avons pas une industrie de la mode suffisamment forte. Si on veut faire une collection pour tout Kinshasa et plus de ces onze millions d’habitants, on est obligé de faire appel à l’international et de produire en dehors du pays, comme en Chine ou en Turquie. Nous essayons de changer ça.”

QUELLES AVANCÉES CONSTATEZ-VOUS DEPUIS LE LANCEMENT DU CONGO FASHION WEEK ?

“Les esprits créatifs et productifs sont de plus en plus nombreux. Aussi, nous prenons de l’ampleur sur la scène internationale. C’est, entre autres, parce que nous avons eu pas mal de publicité, comme un article dans The Guardian.

La Congo Fashion Week a récolté pas mal d’attention de la part de la presse, qu’elle soit internationale ou locale. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de jeunes congolais qui se hissent dans la profession et qui se lancent dans l’entrepreneuriat. La Congo Fashion Week est devenue un événement important et attendu pour découvrir les nouvelles tendances du pays. Pour donner un autre exemple concret : le site *Molato Market* a vu le jour et est une vitrine importante pour les créateurs. Aujourd’hui, il y a des jeunes qui vivent de ce métier. Nous créons un écosystème favorable à la mode.”

CONTRAIREMENT À D’AUTRES FASHION WEEK QUI FONT DÉFILER TOUS LES TYPES DE CORPS, C’ÉTAIT IMPORTANT POUR VOUS D’ÊTRE LE PLUS INCLUSIVE POSSIBLE ?

“Oui, je voulais représenter la culture africaine dans son ensemble. Les femmes africaines sont reconnues pour être rondes. Aujourd’hui, la mode est standardisée aux tailles 34 et 36. Mais si vous présentez des tenues portées par des femmes sveltes, celles qui ne le sont pas auront l’impression que les vêtements ne leur iront pas. J’estimais important que toutes les femmes se sentent représentées.

D’ailleurs, je préfère qu’on parle de formes généreuses. C’est plus joli, plus positif.”

Aujourd’hui, nous dirons qu’à travers le rêve de Mme Marie-France Idikayi, qui est devenu réalité, elle sert maintenant de modèle pour les jeunes femmes et recommande à ces femmes de demain de suivre le chemin de l’école pour un avenir meilleur.

Stagiaire Bampeledi Lushiku

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