Société : Le phénomène des enfants de la rue, enfants en rupture familialesurnommés Shegués à Kinshasa
Seuls face aux aléas de la vie, les Shegués, enfants sans ancrage familial, sont souvent confondus avec les Kuluna (délinquants).
Aujourd’hui, on estime que le nombre d’enfants de la rue, ou Shegués, à Kinshasa, une métropole de plus de 20 millions d’habitants, s’élève à 20 000 selon . Ces enfants, dont les âges varient, ont chacun une histoire unique, qu’il est important de comprendre en les approchant.
Face aux prédateurs de la rue, surnommés Yankees, les plus âgés parmi eux, la vie de ces enfants reste marquée par la violence, sombre comme la nuit qui tombe sur les rues de Kinshasa. L’air y est souvent irrespirable, saturé de poussière, surtout pendant la saison des pluies.
Enock, un de ces enfants, témoigne :
« Chaque jour, je cherche un abri où je peux poser ma tête et laisser le sommeil m’emporter. »
Pour survivre dans ce milieu hostile, les enfants ne se regroupent pas en gangs ou bandes organisées mais forment des écuries, composées généralement d’une dizaine de membres. Ils vivent de la mendicité, de petits larcins et, malheureusement pour les filles, de la prostitution.
Des organisations non gouvernementales (ONG) et associations s’efforcent de fournir des services essentiels à ces enfants, tels que des refuges, des soins médicaux et une éducation. Informer le public sur les réalités auxquelles ces enfants sont confrontés est essentiel pour mobiliser des ressources et du soutien.
Les gouvernements doivent également mettre en place des politiques visant à réduire la pauvreté et à protéger les droits des enfants, afin de lutter efficacement contre ce phénomène complexe des enfants de la rue, qui nécessite une approche multidimensionnelle.
Joëlle Ndaye